Septembre 1981...

Comment entre-t’on à l’ORT ?
Par hasard ? Peut-être ?
Septembre 1981, nous sommes en pleine vague rose (F Mitterrand vient d’être élu depuis quelques mois) mais il fait froid à Strasbourg où j’habite et je n’y ennuie. Mon fils qui n’a pas un an est toujours malade.
C’est décidé, je descends vers le sud.
Que sais-je faire, sinon enseigner ?
Mais encore faut-il trouver une école qui veuille bien de moi. Je n’ai pas vraiment l’accent du coin.
Une petite annonce dans la Provence, début octobre, un rendez-vous et M. Klinger me reçoit (à ses côtés, Monsieur J. Sebbag). Le courant passe. Il me dit :
« M. Added est souffrant, je vous propose un remplacement de 15 jours ». De son côté, Marcel Toledano est arrivé quelques semaines avant moi, lui remplace un certain M. Chamla (pas l’actuel, un autre).
Finalement, M. Chamla (toujours l’autre) préfère travailler dans le secteur privé, la santé de M. Added ne s’améliore guère… Au bout d’un an, nous sommes toujours là.
À cette époque, nous côtoyions ………… Clément Hajun, « élément » et « phénomène » incontournable de notre vénérable institution.
En fait, personne ne le sait, mais on a posé M. Hajun et on a construit l’école autour. Là où elle est maintenant.
C’était l’époque des électroniciens, A. Bonnardel, F. Zarhi, J.F. Guillaume, G. Benharrous, D. Chamla (celui de maintenant) ; des électriciens, Gilles Benamou, Gilbert Krief, Marcel Lavillegrand ; des professeurs d’atelier, Costa Camitsis, Pierre Casalta ; des professeurs de dessin industriel, Marcel Beaumont, Hubert Chemla.
A cette époque, pas de machine à café en salle des professeurs, à 10h, on allait au bar fumer notre cigarette et prendre notre café, et Clément qui nous attendait en nous rappelant « ça a sonné » en faisant tinter son trousseau de clés
Mais c’était aussi Mmes Peyre, Ouaknin, Rita Fitoussi qui nous recevaient au secrétariat et Mrs Timoner et Boulhol à la compta.
C’était encore Alice Caillol et Viviane Halimi, Mme Beylac, Sylvie Attia à la couture, et d’autres bien sûr dont les noms m’échappent, qu’ils (elles) veuillent me pardonner ces oublis bien involontaires dus à un vieillissement anticipé de mon cerveau.
Je ne peux bien sûr, ne pas parler de Chantal Pignol, Brigitte Quintrand, Éliane Obadia, Marie-Rose Rollin, Danièle Lataste, Simon Adato et ………… Michel Bismuth.
À cette époque, tous les élèves qui avaient un scooter découvraient qu’il était en panne les jours de grève et alors, sans aucun élève, c’était le barbecue de sardines dans la cour du lycée, les matchs de volley avec Évelyne Boissin et Michel Marie que j’allais oublier.
Y voyez-vous de la nostalgie, certes non, simplement un regard furtif vers un passé pas si lointain que ça.
Certains ont fait valoir leur droit à une retraite bien méritée, d’autres nous ont quitté (hélas, pas pour de semblant) et doucement, doucement de jeune professeur, je suis passé sans m’en apercevoir à moins jeune professeur, mais pas encore vieux prof (du moins, je l’espère).
Et, quand je vois aujourd’hui cette nouvelle vague pleine de l’entrain que nous avions déjà (et qui ne nous a pas quitté malgré quelques cheveux blancs et quelques rides), je ne crains rien pour la suite.
Je peux vous assurer que je ne regrette rien.
Les bonheurs des réussites aux examens, les challenges à Marseille, les épreuves sportives, les tournois de ping-pong, les engueulades… Les bals de fin d’année.
Les parents de nos actuels élèves qui viennent me rappeler devant leurs enfants, combien ils étaient sages et combien ils étaient « bons » en cours de math, ce n’est pas toujours vrai, mais la légende vaut bien un petit mensonge devant leurs enfants.
Aujourd’hui, je suis encore en place, certes, j’ai un peu changé, de tour de taille et d’emploi, mais au fond de moi, je suis toujours animé de cette merveilleuse volonté de travailler dans cette extraordinaire (au sens étymologique) institution qui au cours des années a toujours placé l’élève et sa réussite au centre de son système éducatif.
Pour que cela continue encore et encore.
Au plaisir de vous rencontrer dans quelques jours et puis, ……………………………………………………………………rendez-vous dans 10 ans.

Hubert Allouche
ORT Marseille